06 January, 2020
La ville de Huê est la seule capitale historique du Vietnam à avoir conservé son architecture royale : ses citadelles et temples, son palais impérial, les tombeaux des rois et autant de patrimoines culturels immatériels. Une question se pose cependant : la ville exploite-t-elle au mieux son trésor pour développer un tourisme durable ?
L’ancienne capitale impériale de Huê (province de Thua Thiên-Huê, au Centre) a été le premier patrimoine culturel mondial du Vietnam reconnu en 1993 par l’UNESCO. La préservation du site a obtenu d'importants résultats permettant d’accomplir les rénovations d'urgence et d’entrer dans un stade de développement stable et durable.
À présent, des centaines de monuments dans l’ancienne capitale impériale ont été restaurés, notamment Ngo Môn (la Porte du Midi) ; les palais Thai Hoà, Diên Tho, Truong Sanh ; les tombeaux des rois Gia Long, Minh Mang, Thiêu Tri, Tu Duc, Khai Dinh ; les théâtres Duyêt Thi Duong, Minh Khiêm Duong ou encore la pagode Thiên Mu. Cette conservation a contribué à faire renaître l'apparence originelle de Huê en donnant un coup de pouce au développement touristique de la localité.
Le Centre de préservation des vestiges de l’ancienne cité impériale de Huê a, quant à lui, dénombré en 2019 plus de 2,6 millions de touristes qui ont généré près de 300 milliards de dôngs de recettes. Mais ce chiffre reste encore modeste. D’après l’Institut des études de développement touristique (relevant de l’Administration nationale du tourisme), le nombre de touristes étrangers à Thua Thiên-Huê représente un tiers de celui de Hanoï, un quart de Hô Chi Minh-Ville et environ 70% de Dà Nang et Khanh Hoà (Centre).
Pour exploiter efficacement ses atouts patrimoniaux, d’après Truong Quôc Binh, membre du Conseil national du patrimoine culturel, la province de Thua Thiên-Huê nécessite de faire une étude du modèle de coopération public-privé dans le secteur du patrimoine culturel. Plus concrètement, l’État gère les patrimoines mais des entreprises privées prennent en charge le management et les frais d’entrée des sites. Ce modèle s’est révélé efficace pour de nombreux patrimoines dans le monde, dont la Tour Eiffel (France) ou les temples d’Angkor (Cambodge).
Quynh Anh/CVN